par Mélissa Comoe et Oumou Keita — printemps 2024
Dans la suite de la période du Coivd-19, moment de détresse commune, nous avons cherché à devenir utiles. C’est au sein du Réseau Atlantique Social et Solidaire que nous nous sommes investies.

S’engager possède pour nous une grande signification. Nous avons tous eu à vivre des moments compliqués de solitude et de détresse. Un souvenir commun remonte à 2019-2020, en période de Covid-19. Personne ne peut affirmer qu’il n’a pas été chamboulé par ce moment. Peu importe la façon dont nous avons été impactés, l’influence de cette période est certaine. Ce fut un moment de détresse commune, surtout lorsque nous avons appris les décès, les situations d’extrême précarité de certains, etc.
C’est à la suite de ce contexte douloureux que nous avons été animées parla volonté de devenir utiles. D’être présente, d’apporter du temps, des sourires, de la bienveillance, de la chaleur. Tout simplement de l’humanité à ceux que nous considérons comme nos frères et sœurs d’autres mères.
En tant qu’étudiantes à l’école d’architecture, nous avons eu l’opportunité enrichissante de nous engager au sein du Réseau Atlantique Social et Solidaire pour un semestre d’étude. C’est une association qui vient en aide aux étudiants et aux réfugiés. Ils effectuent de la distribution alimentaire pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir des plats décents. Les distributions se tiennent les jeudis et les vendredis dans le quartier des Dervalières, de 11 h à 14h.
Pour que la distribution se passe au mieux, nous avons eu à optimiser notre organisation : faire un décompte précis du nombre de sacs, noter ce qui a été distribués, installer les tables, des chaises parfois lorsque les rangs sont trop longs, se répartir les tâches dans la distribution, etc. Souvent, nous mettons de la musique pour rendre ce moment plus convivial. À ce moment nous pouvons voir des enfants et même des adultes, danser, chanter et rigoler. Il y a déjà eu des mini prestations de danseurs plus courageux qui nous ont tous fait esquisser des sourires sincères.
Cette expérience nous a permis de conjuguer notre passion pour l’architecture avec un engagement concret en faveur de la solidarité sociale, de comprendre les réalités et les défis auxquels ces personnes font face au quotidien. Nous avons pu tisser des liens avec eux, les écouter et les soutenir de manière concrète.
Dès le début de notre engagement, nous avons été confrontées à la réalité des inégalités sociales et alimentaires qui persistent dans notre société. Travailler aux côtés des bénévoles de la Banque Alimentaire nous a permis de prendre conscience des défis auxquels sont confrontés de nombreuses familles et individus dans leur accès à une alimentation saine et équilibrée. Cette expérience sur le terrain nous a également sensibilisées à l’importance de l’architecture dans la conception d’espaces communautaires inclusifs et accessibles.
Au-delà de l’aspect humanitaire, notre engagement associatif nous a également offert une occasion d’apprentissage, en développant des compétences essentielles. Parmi elles la communication, la gestion du temps et le travail en équipe. Coordonner les efforts pour organiser efficacement la collecte, le tri et la distribution des denrées alimentaires nous a poussée à mettre en pratique des principes de gestion de projet et de logistique, des compétences transposables dans le domaine de l’architecture.
En conclusion, notre engagement au sein du Réseau Atlantique Social et Solidaire a été une expérience formatrice qui a enrichi notre parcours universitaire et nous a permis de développer des compétences essentielles pour nos futures carrières d’architectes. Nous sommes reconnaissantes d’avoir eu l’opportunité de contribuer, à notre échelle, à apporter de l’aide et de la disponibilité aux autres.
Nous avons pris conscience qu’avec peu, nous pouvons apporter beaucoup. Ce qui peut nous sembler anodin peut être de l’or pour d’autres. Alors à chaque fois que nous nous affalons sur notre lit ou notre canapé, repu d’un repas bien copieux; souvenons-nous que tout le monde n’a pas cette chance. Prenons alors le temps d’être reconnaissant.
Et pourquoi pas le temps de … s’engager?