par Félix Goya — automne 2022
Une vie en collectivité à laquelle chacun participe et où l’expression « être dans le même bateau » prend tout son sens.
Les Glénans, est une association créée suite à la seconde guerre mondiale et dont le but premier est de réapprendre à vivre ensemble après des années de traumatismes. Dans un premier temps sur l’archipel de Glénan, les stagiaires font tout types d’activités et la voile n’est qu’un moyen pour acheminer personnes et matériel sur les îles. Mais très rapidement au contact des pêcheurs et des locaux, ce qui n’était qu’un moyen de transport devient le cœur de ces séjours en collectivité. Aujourd’hui l’association à bien grandi, de nouvelles antennes ont émergé en Bretagne mais aussi en Méditerranée pour en faire la plus grande école de voile d’Europe.
C’est en 2019 que je découvre l’association et c’est l’année suivante que je m’y engage douze mois durant, dans le cadre d’un bénévolat de longue durée. Au cours de l’année l’association me forme à la voile habitable en contrepartie de quoi, je participe à la maintenance de l’ensemble de la flotte paimpolaise pendant l’hiver. Lorsque la saison reprend j’encadre des stages et transmets ce que j’ai appris au cours de ma formation.
Cet été, un an après être retourné à l’école d’architecture, je fais le choix de passer plusieurs semaines à Paimpol et de participer de différentes manières à la vie de l’association. Début juillet, je me porte volontaire pour être matérialiste, c’est-à-dire participer à l’entretien courant des différents équipements de la base. C’est à Coz Castel, une ancienne ferme transformée en réfectoire, dortoirs et salle de classe que je m’implique. Les missions sont variées allant des petites réparations de la casse de la journée à la remise à l’eau de certains bateaux, sans oublier tous les trajets d’ordre logistique permettant le bon fonctionnement de la base. Les Glénans c’est une grosse machine qui fonctionne à 80% grâce au bénévolat. Je joins donc mes mains à tous ceux qui donnent de leur temps pour préserver les lieux et le matériel associatif. En s’intégrant à la vie de la base on côtoie les stagiaires et on discute, on explique ce fonctionnement qui se fait souvent avec les moyens du bord. De cette manière chacun devient plus indulgent et respectueux des lieux, du matériel et favorise ce qui était au départ le cœur de projet de l’association, à savoir le vivre ensemble. Une vie en collectivité à laquelle chacun participe et où l’expression «être dans le même bateau» prend tout son sens..
C’est en fin août que je retourne deux semaines à Paimpol, cette fois non plus en tant que matérialiste mais en tant que moniteur de voile, toujours dans un cadre bénévole. Le samedi personne ne se connaît à bord, chacun vient avec son expérience et la partage toute une semaine durant. Mon rôle est de faire en sorte que le bateau navigue en sécurité et de créer une atmosphère favorable à l’apprentissage à bord. Cela passe par des périodes de transmissions théorique et pratique de mon expérience mais aussi par l’organisation de la vie à bord, comment de parfaits inconnus se retrouvent confinés dans un petit espace et partagent le temps d’une semaine leur quotidien.