par Nini Adamia — printemps 2023
Il est 13h, l’heure d’ouverture et de la découpe des légumes. Entrez ! Vous annoncez que vous venez prêter main forte, vous passez dans l’arrière-cour et entrez en cuisine. On vous fait tout de suite une place : une planche à découper et un couteau. Quoi de plus pour éplucher, couper, émincer…et préparer le repas de ce soir ?
Au beau milieu d’un nouveau quartier tout neuf, où les immeubles et les parkings poussent comme des champignons pour accueillir à terme le « nouveau centre d’affaires européen », une petite maison résiste encore et toujours à la métropolisation. Dans cet ancien hôtel-restaurant, pas encore d’espace de coworking, mais deux beaux arbres et une grande cuisine où, tous les jours depuis maintenant cinq ans, des repas sont préparés pour être distribués à Talensac aux exclus et aux exilés.
Un lieu qui attend inéluctablement une démolition/reconstruction, mais qui reste vivant par l’action de L’Autre Cantine. Les habitants et les bénévoles squattent et s’imprègnent de ce bâti singulier surplombé par un immense parking en silo.
Libres de toutes subventions, l’Autre Cantine est née de l’action militante et fonctionne grâce aux dons.
L’association a vu le jour suite à l’expulsion du squat du Cap44, quand des centaines de personnes migrantes se sont retrouvées à la rue. Elle s’est donné pour mission de nourrir les personnes expulsées à partir de denrées invendues récupérées auprès de divers magasins.
Depuis 2018, les bénévoles tentent de combler le manque de repas pour les personnes en situation précaire, en utilisant leur créativité culinaire pour préparer des plats sains et équilibrés.
Ainsi, trois fonctions majeures mijotent aujourd’hui à côté de la Gare de Nantes : des logements, un freeshop (friperie gratuite), et surtout une cuisine solidaire.
L’Autre Cantine œuvre pour la gratuité et l’hospitalité, le travail et l’action collective
Mon intégration en tant que bénévole s’est faite très rapidement. Les différentes tâches présentes au sein de l’association nécessitent beaucoup de mains et surtout de la motivation. Qu’il s’agisse de l’approvisionnement et de la récupération de nourriture le matin ou le soir, de la confection des repas l’après-midi, du tri des vêtements, de la conduite du camion ou de la distribution des repas, il y a de quoi trouver sa place. Voilà qu’on se retrouve au sein d’un melting pot. Des personnes de toutes horizons qui aident et qui circulent parmi le stock de légumes qui attendent d’être mis dans l’immense chaudron. La musique, les conversations, les odeurs d’épices font oublier ce qui se déroule hors les murs.
C’est un lieu de vie, de lutte, de négociation, d’échanges et de préparation culinaire. Basée sur l’entraide et l’économie de moyens, l’association a la volonté d’effacer la hiérarchie entre bénévoles et bénéficiaires : l’ensemble des acteurs s’engagent simultanément et en continu. Chacun s’implique en fonction de ses disponibilités et s’accorde en fonction d’un planning. Les réunions du lundi soir servent ainsi à mettre en commun la parole de chaque acteur et à faire de nouvelles propositions pour améliorer L’Autre Cantine.
Des événements ponctuels assaisonnent également l’activité principale de l’association. Ils incitent à une interaction constante entre les bénévoles et les bénéficiaires, et requièrent de la réactivité et de l’adaptation dans son fonctionnement, tout en restant fidèle aux convictions de l’association.
Mon intégration en tant que bénévole s’est faite très rapidement. Les différentes tâches présentes au sein de l’association nécessitent beaucoup de mains et surtout de la motivation. Qu’il s’agisse de l’approvisionnement et de la récupération de nourriture le matin ou le soir, de la confection des repas l’après-midi, du tri des vêtements, de la conduite du camion ou de la distribution des repas, il y a de quoi trouver sa place. Voilà qu’on se retrouve au sein d’un melting pot. Des personnes de toutes horizons qui aident et qui circulent parmi le stock de légumes qui attendent d’être mis dans l’immense chaudron. La musique, les conversations, les odeurs d’épices font oublier ce qui se déroule hors les murs.
Les bénévoles tentent de combler le manque de repas pour les personnes en situation précaire, en utilisant leur créativité culinaire pour préparer des plats sains et équilibrés.
Par l’implication de tous, l’Autre Cantine est l’icône d’un changement social. Elle représente l’engagement d’une communauté lors d’une transformation urbaine.Un grand merci à L’Autre Cantine pour cette intégration chaleureuse.