par Oskar Rischewski — automne 2022
La création d’un festival est un moment singulier où tout est à construire… et où les compétences développées en projet architectural sont un atout.
Le festival Les Bouilles Heureuses, c’est un séjour expérimental autour de la conception architecturale. Pensé comme un évènement public, peu cher et à échelle réduite, il accueille durant cinq jours des personnes intéressées par l’architecture, le paysage, le bricolage, la construction, les arts graphiques, la musique… Situé sur une future distillerie et son exploitation agricole, il a été co-créé par un collectif d’étudiants en architecture, Supercali, une agence d’architecture, Studio Bali, et la Distillerie 168.
Le festival a été imaginé comme un moment fort dans la vie de la distillerie située aux abords de la Bernerie-en-Retz. Basé sur le réemploi, la proximité, l’économie de moyens et la créativité, il offre aux festivaliers la possibilité d’essayer, d’expérimenter et d’apprendre tous ensemble. Les soirées du séjour sont rythmées par des concerts d’artistes variés qui ont parfois profité des journées pour participer aux chantiers. Les Bouilles Heureuses c’est avant tout une envie de partager tous ensemble sur cinq jours.
Je fais partie du collectif Supercali, co-organisateur du festival. Durant la préparation de la première édition, je me suis attelé au pôle gribouille (communication). Tout était à imaginer, du nom du festival aux campagnes sur les réseaux en passant par l’angle de communication, la charte graphique. L’une des principales difficultés était le manque de temps à la fois par le cumul des études et de la communication, mais aussi par les échéances liées à l’ouverture de la billetterie. Je me suis rendu compte que les capacités de synthèse, de création et d’organisation acquises en projet architectural m’ont été d’une grande aide sur ce nouveau projet pourtant assez éloigné des études.
Pour la recherche graphique, j’ai commencé par dessiner toutes les idées qui me passaient par la tête, et avec cette production anarchique, j’ai présenté deux orientations essentielles. La communication du festival allait être basée sur les formes générées par la distillerie mélangées à des couleurs fortes plastiquement. C’est ensuite, via les allers-retours constants avec les autres membres du Collectif Supercali, que l’ensemble des éléments se sont construits petit à petit. On retrouve alors les figures importantes (tuyaux, alambic, etc.) dessinées de manière très plastique (pinceau et encre de chine) et mises en couleur. A cela j’ai fait répondre une typographie « Le Murmure » qui jouait avec de fortes verticales et « Public Sans » qui est plus discrète et permet au lecteur de respirer. J’ai eu de très bons retours sur ce travail graphique. L’affiche était intrigante et festive.
La stratégie de communication s’appuyait sur une présence physique (présentations, flyers…) qui rassemblaient sur nos réseaux (Instagram et Facebook). J’ai donc décliné l’affiche pour tous les posts réalisés sur ces réseaux. Les figures et les couleurs s’y retrouvent et varient pour donner une lisibilité aux comptes.
Durant toute la durée du festival, je faisais partie de l’équipe de bénévoles encadrant les festivaliers. Les missions étaient très variées et il serait difficile d’en faire la liste exacte ici, mais cela impliquait beaucoup de gestion du site, d’accompagnement sur les chantiers, de prises de vues etc. J’ai aussi initié et coréalisé une fresque de 37×5 mètres tout le long de l’espace de vie du festival. Celle-ci accompagne la séparation des espaces sous cette halle et reprend l’aspect graphique imaginé pour le festival.